Les fleurs de soie

Un art chargé d'histoire

La fleur artificielle existe depuis l’antiquité, durant laquelle les fleurs ornaient les fêtes. Entre la fin du XVIIIe au début du XXe siècle, la France est le siège des fleurs de tissu. Celles-ci sont autant sur les chapeaux du dimanche que sur les robes des défilés de haute couture.

Lors de la seconde guerre mondiale, la situation s’inverse. De centaines de fleuristes à Paris, seuls 3 ateliers demeurent désormais. Ils passent de 90 employés à seulement 9 aujourd’hui. La pénurie de tissus, de la main d’œuvre durant la guerre, ainsi que les changements de mode et l’arrivée des fleurs en plastique un peu plus tard, auront raison de cet art.

Celui-ci est devenu rare et ancien. Il est désormais principalement utilisé dans les maisons de haute couture, à l’opéra et dans l’industrie du cinéma. Pourtant, au Nord-est de l’Eurasie, l’art se pérennise et se modernise. D’outils en fer chauffés à la bougie, on passe désormais à un fer électrique, dont on changera les têtes pour plus de pratique. De tissus à préparer avec de la gélatine, des industries créeront des tissus déjà apprêtés.

Ainsi la Russie, l’Ukraine et le Japon deviennent maîtres de cet art, pourtant Français. Ils deviennent fournisseurs et instructeurs tandis que le savoir-faire se perd en France. Sayoko Yasuda, grande création japonaise réputée pour ses roses en soie, créera l’école « Somebana », signifiant « Fleur teintée ». Le terme Somebana définit désormais la création de fleurs artificielles de manière moderne.

Le tissu est d’abord préparé, puis chaque pétale et chaque feuille est coupée. Enfin chacune est teinte, mélangeant les couleurs pour obtenir un effet naturel et harmonieux. On utilise les moules ou le fer pour donner vie à la fleur en donnant à chaque pétale sa forme, puis elle est assemblée, généralement à la colle. Chaque tige de fer sera recouverte de soie teinte dans le même bain de couleur que les feuilles.

Une fleur de soie peut ainsi demander quelques heures à plusieurs jours, et le résultat sera toujours différent d’un artisan à l’autre. Certains, comme William Armor, ont décidé de faire de la fleur artificielle, une fleur écologique, en utilisant non pas du tissu mais des matériaux de récupération.